camille le chatelier
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Oeuvres vives

2015 - porcelaine cirée, béton, chaîne métal - chaque module 23 x 10 x 10 cm, 2015
pièce réalisée dans le cadre du programme de recherches Kaolin, à l’ENSA Limoges.
Vue d’exposition - Musée National Adrien Dubouché, Limoges

            "Art initialement destiné à créer des multiples, la céramique doit permettre la reproduction en série d’épreuves fidèles à un original. Mais avant d’atteindre la perfection, le processus de tirage en porcelaine nécessite de nombreux réglages et implique de rater un certain nombre de pièces. En triant les pièces de la plus déformée à la plus conforme au moule, Camille Le Chatelier intègre à l’oeuvre finale toutes les étapes du processus de création. De cette méthode est née une ligne de flotteurs en porcelaine dont la variété des formes illustre un panoptique du mouvement : un enchaînement logique et progressif concentré en un seul plan. Plastiquement, les flotteurs suggèrent également des sensations de volume allant du gonflé au dégonflé, du plein au vide.
                Dans le vocabulaire de la construction navale, l’expression « œuvres vives » désigne la partie immergée de la coque d’un bateau, autrement dit la partie qui flotte mais... sous l’eau. C’est bien la suspension de la gravité, la résistance d’un corps léger à une force censée l’attirer vers le fond que cette installation met en scène. La progression chromatique allant du blanc pur au noir (ou l’inverse) ajoute à cette impression l’idée d’une tension entre la lumière à la surface et l’obscurité des profondeurs. Rendue à la fois aérienne et imposante par l’attraction terrestre qui s’y exerce, cette ligne de flottaison sème un trouble perceptif singulier et contredit les qualités généralement associées à la porcelaine : la fragilité se mue en fermeté, la pesanteur en légèreté.
               Dans une piscine ou un port, la chaîne de flotteurs sectorise une étendue d’eau déterminée et la découpe en lignes de natation ou en zones de mouillage. Ce rôle de quadrillage d’un plan est détourné par l’artiste qui donne à la chaîne un élan vertical et la transforme en jonction entre profondeur et surface. œuvres vives rappelle en cela l’impossibilité de parceller physiquement un espace mouvant et instable soumis aux courants et aux lames de fond. Camille Le Chatelier transforme ainsi un outil de séparation spatial en moyen de relier entre elles des lois de la physique pourtant contradictoires."



Jean-Charles Hameau - Extrait du catalogue d’exposition Kao Export Ltd, du 24 février au 25 avril 2016, Musée National Adrien Dubouché, Limoges

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