Erosions
pièce sonore d’après un texte de Lewis Allan (Abel Meeropol)
2013 - acier, bûche de résineux, paraffine - dim. : H : 2,20 m, diam. : 1,10 m
Vue d’exposition - galerie des Beaux-Arts de Paris
2013 - acier, bûche de résineux, paraffine - dim. : H : 2,20 m, diam. : 1,10 m
Vue d’exposition - galerie des Beaux-Arts de Paris
Érosions est une mise en commun d’éléments liés à la dégradation et la transformation d’un corps. Reprenant la définition du vocabulaire de la géomorphie qui concerne l’action de forces externes sur un relief inerte, les forces sont ici internes. Chaque pièce relate du processus d’un corps, évoluant sous forme de cycle, et qui découle de ses capacités à prendre forme, ou à perdre ses caractéristiques.
Anima - 2014 Vidéo et recherche chorégraphique en collaboration avec Carole Quettier - 5’14” ...(O)... - 2014 Installation sonore - 1’20” Loess - 2014 1,80 m x 1,80 m Paraffine, poudre de charbon Strange fruit - 2013 H : 2,20 m, diam. : 1,10 m Acier, bûche de résineux, paraffine. |
"Oscillant entre mouvement et inertie, vie et mort, plein et vide, son et silence, les œuvres de Camille Le Chatelier donnent à percevoir la (dé)formation des corps sous l’effet de forces intérieures inhérentes à un processus de transformation qui met littéralement en relief la matière.
Ainsi de …(O)…, pièce sonore d’1’20 réalisée avec un ensemble de gongs de taille variable exposé au mur, telle une topographie musicale, et diffusée toutes les vingt minutes selon un dispositif de spatialisation venant révéler la physicalité des ondes. Basée sur une recherche chorégraphique, la vidéo Anima montre un couple dont les deux ombres ne font par moments plus qu’un, formant dans cette fusion un magma charnel sombre et mouvant évoquant quelque mystérieuse créature. C’est en revanche l’espace d’un corps que, sinon la vie, le mouvement a quitté, que dessine Loess, du nom de cette roche se déposant au fond des rivières : éclairé de l’intérieur, le relief est ici obtenu par moulage, au moyen d’une plaque de paraffine teintée avec de la poudre de charbon, d’un corps « déposé » pendant une heure, ainsi présent en creux. Bien que métaphoriquement, le corps est encore représenté dans l’installation Strange Fruit qui fait explicitement référence au protest song éponyme écrit en 1937 par Lewis Allan en vue de dénoncer les pendaisons d’Afro-américains aux Etats-Unis. Suspendu à un trépied métallique, un « étrange fruit » laisse échapper de la paraffine liquide dont le lent goutte-à-goutte, amplifié par micro contact, éclabousse une bûche de bois en même temps qu’il fait résonner l’histoire et sa violence meurtrière." Anne-Lou Vicente - Extrait du catalogue des diplômés de l’ENSBA Paris, 2014
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